
Les Néanderthaliens ont laissé diverses séries de preuves de culture, juste avant la transition Paléolithique moyen–Paléolithique supérieur en Europe. Parmi ces preuves, la production d’objets lithiques joue un rôle clé dans la détection d’affiliations possibles (ou d’absence d’affiliation) avec les techno-complexes trouvés durant les quelques millénaires avant l’expansion à grande échelle du Proto-Aurignacien. La phase cruciale a été enregistrée au Nord de l’Italie où, aux alentours de 44–45 ka cal BP, les derniers Néanderthaliens utilisaient encore la technique de débitage Levallois, en même temps que la technique adoptée sur différents sites de la région méditerranéenne centrale, en particulier à la Grotta di Fumane, qui fournit la preuve présentée dans cet article. La technique de production utilisée a pour conséquence différents niveaux de variabilité en ce qui concerne la production de lames quelquefois pointues et l’usage d’un écaillage centripète récurrent à la fin de la séquence de réduction, outre les structures volumétriques Discoïdes et lamellaires. Cette variabilité ne l’emporte pas sur la tendance à l’utilisation d’ébauches de taille Levallois allongées et autres sous-produits pour fabriquer des objets retouchés, tels que grattoirs et pointes simples ou convergents. Une interruption de cet usage, apparemment bien rodé, de la méthode unipolaire Levallois est enregistrée dans l’Uluzzien, où des éclats et nucléus ont été confectionnés en utilisant la modalité centripète, à la place de la précédente.
Paléolithique moyen, Comportement, Levallois, MIS3, Italie