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La biodiversité : au pays des aveugles le borgne est roi

Guillaume LECOINTRE

fr Comptes Rendus Palevol 10 (5-6) - Pages 331-334

Publié le 30 septembre 2011

Cet article est tiré de la thématique Perspectives sur l’évolution des vertébrés : thèmes et problèmes

Nos médias et politiques pour la protection de l’environnement et le développement durable considèrent la « Biodiversité » seulement au travers de ce que les espèces font (leurs rôles écologiques, les services qu’elles peuvent rendre) et oublient ce que les espèces ont. Cependant, la valeur conférée à une espèce ne peut pas être uniquement fondée écologiquement. Les organes rares, les structures rares, les mosaïques de caractères rares sont précieux en tant que produits uniques d’un processus historique, même si les espèces qui les présentent sont négligeables en termes de dynamique d’écosystème. Les cœlacanthes, les ornithorynques et les chondrostéens peuvent parfaitement disparaître de la surface de la Terre sans pour autant causer quelque impact significatif que ce soit. « L’ordre écologique » ne reflète pas l’ordre historique. La systématique est la science de la classification dont le rôle est de présenter l’ordre historique en répartition d’attributs au sein des espèces, au travers du prisme de phylogénies et, ensuite, des classifications. La systématique est oubliée dans presque tous les documents écrits par des scientifiques pour conseiller les politiciens sur la meilleure manière de sauver la biodiversité. Sans systématique, nous perdons la dimension historique de ce qui existe, et nous perdons tout simplement la connaissance de la nature à laquelle nous sommes confrontés.


Mots-clés :

Systématique, Taxonomie, Écologie, Mesures politiques, Biodiversité

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