Accueil

High-frequency palaeoenvironmental fluctuations recorded in Jurassic coral- and sponge-microbialite bioconstructions

Nicolas OLIVIER, Bernard PITTET, Christian GAILLARD & Pierre HANTZPERGUE

en Comptes Rendus Palevol 6 (1-2) - Pages 21-36

Publié le 28 février 2007

Cet article est tiré de la thématique Bioaccumulations et bioconstructions fossiles

Fluctuations paléoenvironnementales à hautes fréquences enregistrées dans les récifs jurassiques à coraux ou à spongiaires riches en microbialites

Au Jurassique supérieur, la marge nord-téthysienne présentait une large extension des plates-formes carbonatées et mixtes, carbonatées-silicoclastiques. Des plates-formes proximales aux bassins épicontinentaux, les écosystèmes récifaux à coraux et à spongiaires étaient abondants. En fonction du milieu de dépôt, ces récifs peuvent être largement constitués de microbialites (jusqu’à 70% du volume récifal). Cette étude a été effectuée sur des bioconstructions composées au minimum de 15% de microbialites. Les relations géométriques entre les structures bioconstruites et l’agencement des dépôts latéraux révèlent une architecture et un mode de développement analogues entre les récifs corallo- et spongio-microbialitiques. Les coraux ou les éponges édifient une structure primaire, plus ou moins élevée, au-dessus du fond marin (trame récifale constratale ou superstratale). Dans le même temps, une première couche microbialitique s’installe sur les parties nécrosées des madréporaires ou des spongiaires. Ensuite, les microbialites recouvrent largement l’intégralité de la structure bioconstruite. Les microbialites jouent alors un rôle édificateur majeur. La totalité de la bioconstruction est assimilée à une « phase de croissance récifale de basse fréquence ». Des surfaces majeures d’interruption de croissance délimitent des « phases de croissance récifale de moyenne fréquence ». Ces dernières sont composées de plusieurs « phases de croissance de haute fréquence » (ou unités élémentaires), correspondant à la succession entre une trame squelettique primaire (corallienne ou à éponges) et un encroûtement microbialitique. À l’échelle d’une unité élémentaire, le développement des microbialites, qui s’effectue au détriment des assemblages phototrophes, mixtes ou hétérotrophes de coraux ou d’éponges, est interprété comme reflétant une augmentation de la teneur en nutriments. Les récifs à coraux et à spongiaires riches en microbialites ont enregistré des crises écologiques à haute fréquence (à l’échelle de quelques milliers d’années), pendant lesquelles les microbialites se formaient à la surface de bioconstructions situées sur les plates-formes proximales, comme dans les bassins épicontinentaux. Trois principaux ordres d’oscillations climatiques, corrélés aux « phases de croissance récifale de basse, moyenne et haute fréquences », contrôlaient probablement la quantité de matériel terrigène et de nutriments déversés dans les océans, et du même coup le développement des récifs.


Mots-clés :

Récifs à coraux et à éponges, microbialites, nutriments, taux d’accumulation, paléoenvironnements, Jurassique

Télécharger l'article complet au format PDF Commander une version imprimée