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Du comportement symbolique des derniers chasseurs Mechta-Afalou d'Afrique du Nord

Slimane HACHI

fr Comptes Rendus Palevol 5 (1-2) - Pages 429-440

Publié le 28 février 2006

Cet article est tiré de la thématique Climats – Culture – Société aux temps préhistoriques. De l’apparition des hominidés jusqu’au Néolithique.

L’univers symbolique des hommes de Mechta-Afalou est très peu connu, la préhistoire s’étant surtout attachée à reconstituer les ensembles industriels et les modes technologiques de leur obtention. Il sera tenté, dans cette communication, à partir des derniers travaux d’Afalou Bou Rhummel, d’accéder à certaines de ces activités non directement liées à la subsistance. On s’appuiera d’abord sur la longévité de l’occupation humaine de cet important abri sous roche et des abris environnants, qui s’inscrivent dans l’unité biogéographique du massif montagneux côtier des Babors. Il s’agit d’un territoire occupé sans discontinuité par des populations ibéromaurusiennes pendant plus de huit millénaires, avant l’Holocène. L’accès aux ressources alimentaires sollicitant les diverses strates de la nature, depuis les possibilités halieutiques en passant par l’univers malacologique et les diverses variétés de vertébrés, semble être maîtrisé par ces populations qui ont, toutefois, montré une préférence marquée pour le mouflon à manchettes (Ammotragus lervia). Les différents lieux du territoire ont été investis de sens différents par les populations ; la totalité de leur compréhension, beaucoup s’en faut, nous échappe encore. Toutefois, il convient de s’interroger sur la signification du choix de l’abri d’Afalou Bou Rhummel pour y installer une nécropole de plusieurs dizaines de sujets, comme les nécropoles plus occidentales, et à peu près contemporaines, de Columnata et de Taforalt. Ces lieux renferment forcément du sens, pour que tous désirent s’y faire inhumer ou au moins pour qu’aucun ne le soit ailleurs dans d’autres habitats, pourtant occupés à même époque. Il se trouve aussi que cet abri a livré, sous forme de statuettes en terre cuite, les plus anciennes manifestations artistiques connues jusqu’à l’heure actuelle en Afrique du Nord. Ce second fait réalise la jonction, dans un lieu de vie, entre deux faits marquant de la préhistoire récente et qui tous deux caractérisent l’Homme moderne, le fait métaphysique et le fait esthétique.


Mots-clés :

Abri sous roche, nécropole, mode d’inhumation, art figuratif, comportement symbolique, Afrique du Nord

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