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L’évolution chez les Phyllocerataceae, la variabilité des paramètres dimensionnels et relatifs. Variabilité de la complexité de la ligne cloisonnaire

Bernard JOLY

en Comptes Rendus Palevol 2 (3) - Pages 231-240

Publié le 30 avril 2003

L’évolution chez les Phyllocerataceae, la variabilité des paramètres dimensionnels et relatifs. Variabilité de la complexité de la ligne cloisonnaire

Une récente étude a mis en évidence l’importance des phénomènes d’hétérochronies du développement chez les Phyllocerataceae. Il était tentant d’évaluer le plus précisément possible la variabilité de quelques caractères morphologiques de la coquille et des lignes cloisonnaires, afin d’étudier comment évoluait cette variabilité au cours du temps (du Jurassique au Crétacé terminal). La présente note donne sous une forme synthétique les résultats des calculs de la variabilité des variables dimensionnelles et relatives de la coquille des Phyllocerataceae ainsi que les calculs de la variabilité de la complexité des lignes cloisonnaires. Le paramètre statistique utilisé a été le coefficient de variation V ; il a été choisi parce qu’il permet de comparer la dispersion de diverses populations. Cette étude a permis de constater que la variabilité de la complexité C de la ligne cloisonnaire et de h1 + h2 est plus fluctuante chez les taxons (le plus souvent sous-familles, genres ou espèces) pour lesquels ont été mis en évidence davantage de phénomènes d’hétérochronies que chez les autres. La paedomorphose est mise en évidence également, chez un certain nombre de taxons, par le calcul des coefficients de corrélation entre les moyennes de C et h1 + h2 et entre V de C et la moyenne de h1 + h2. Par ailleurs, la variabilité des autres paramètres chez les Phylloceratidae (V1, moyenne des V des caractéristiques dimensionnelles, V2 moyenne des V des caractéristiques relatives et D1 diamètre moyen) s’accroît dans un premier temps, puis dans un second temps décroît lentement, jusqu’à l’extinction du rameau ou de la lignée. Ce schéma est surtout valable jusqu’à la limite Crétacé inférieur-Crétacé supérieur, dans la Téthys et la bordure marine du Gondwana. Quant à la famille des Neophylloceratidae (et dans une moindre mesure chez le genre Phyllopachyceras), la variabilité croît jusqu’à la partie terminale du Crétacé, sauf pour V1 dans la bordure marine du Gondwana. On remarque aussi que, chez les Neophylloceratidae, le diamètre moyen s’accroît dans le temps. En conclusion, le plus souvent, la décroissance de la variabilité précède l’extinction des taxons. Il s’agit donc bien d’un schéma darwinien classique, « la variabilité fournissant les matériaux sur lesquels peut agir la sélection naturelle ». En revanche, l’extinction des Neophylloceratidae, qui se produit à un moment où la variabilité est maximum, s’inscrit dans une autre perspective, vraisemblablement celle d’un événement extérieur « catastrophique ».


Mots-clés :

Phyllocerataceae, hétérochronie, variabilité, coefficient de variation, extinction, Téthys, Gondwana

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